La communication animale
On entend bien souvent dire que la communication est le ciment de toute relation. Eh bien, elle l’est également dans la relation que nous entretenons avec notre chien. Alors oui, le chien n’a pas la parole cependant ça ne l’empêche pas d’être un très bon communicant ! Il utilise ce qu’on appelle des signaux d’apaisement pour échanger avec ses congénères et même avec les humains.
Les signaux d’apaisement sont présents tout au long d’une journée à chaque situation rencontrée et comme leurs noms l’indiquent, leur rôle est d’apaiser aussi bien le chien lui-même que les individus qui l’entourent.
La plupart des signaux sont presque imperceptibles pour nous si nous ne sommes pas sensibilisés à ce sujet, or ils sont toujours transmis pour une bonne raison. Le chien va émettre des signaux en fonction de ce qu’il ressent par exemple de l’anxiété, de l’agacement, de l’étonnement, de la joie,… Les signaux d’apaisement sont essentiellement corporels à travers les postures qu’il prend et auditifs (grognements, aboiements). Ils permettent d’alerter l’humain sur ses ressentis. Ce sont l’observation, l’écoute et la réponse adaptée à ces signaux qui permettent de tisser la confiance entre un humain et son chien.
Sinon pourquoi vouloir partager sa vie avec un chien si c’est pour ne pas l’écouter quand il nous communique des informations sur son état émotionnel ?
Les risques encourus de ne pas savoir décrypter son chien
Nous sommes tous déjà passés par des moments de stress et avons tous notre façon de l’exprimer. Apprécions-nous d’être compris et soutenus lorsque nous traversons une situation inconfortable ? Appliquons-nous ce même principe à notre chien ?
Si nous ignorons notre chien quand il communique son inconfort, en le laissant dans la situation qui le met mal à l’aise, il se rendra rapidement compte que tel ou tel signal n’est pas pris en considération. Cependant quand la situation se présentera à nouveau, l’inconfort sera toujours bien présent et le besoin de l’exprimer et de nous alerter également donc il passera au niveau supérieur en envoyant un signal certainement un peu plus visible pour nous les humains. Très souvent c’est à partir du moment où le chien grogne que l’on réalise qu’il se passe quelque chose mais avant le grognement il aura envoyé tout un tas de signaux furtifs qu’il est important de connaître afin de pouvoir réagir plus rapidement à une situation donnée. Sinon, le risque est d’en arriver à une morsure parce que les signaux avant-coureurs n’auront pas su être décryptés ou pas suffisamment pris au sérieux (cf l’échelle de l’agression canine).
Prenons un exemple concret : un ami que notre chien ne connait pas vient d’arriver à la maison, il est content de rencontrer le chien dont nous lui parlons si souvent et s’en approche brusquement. Notre chien par peur va se mettre à bâiller, plaquer ses oreilles en arrière, mettre sa queue entre les pattes, se figer. Si notre ami insiste en continuant à s’approcher et en voulant le caresser à tout prix, un grognement suivra certainement et ainsi de suite car il se sentira pris au piège, pas écouté et souhaitera se soustraire de cette situation.
Il en va de même, voire pire, si un chien est grondé ou puni quand il s’exprime ! Cela va fragiliser la relation avec son humain et il retiendra juste qu’il n’est pas autorisé à prévenir. Cependant des émotions ne peuvent pas être refoulées, elles ont besoin d’être exprimées et le moment venu son dernier recours en cas de situation stressante deviendra la morsure.
Comment réagir ?
Il est essentiel de chercher à comprendre ce qui a provoqué le stress de notre chien pour l’aider à sortir de cette situation, cela peut passer :
- Par la gestion de son environnement : réétudier son lieu de vie afin de voir si son coin dodo est suffisamment au calme, s’il n’est pas à côté d’un objet ou d’un bruit qui pourrait lui faire peur,… S’il n’aime pas la foule, on change ses habitudes et on ne l’emmène pas avec soi au marché.
- Par de la désensibilisation : prendre le temps d’encourager et de récompenser chaque pas effectué, ne pas hésiter à travailler plusieurs fois une même étape si nécessaire. Il est important de décomposer un objectif en plusieurs étapes afin d’y aller graduellement et de ne jamais rester sur un échec, toujours mettre le chien en posture de réussite à la fin d’un exercice.
Pour l’apaiser, nous pouvons lui répondre en utilisant nous aussi ces mêmes signaux (clignement des yeux, bâillement, se mettre de côté au lieu de vous présenter face à lui, etc) afin de lui montrer que nous avons compris ce qu’il exprime et qu’il peut continuer à nous « parler ».
Le sujet des signaux d’apaisements est très complet et enrichissant. Apprenons à communiquer et à nous comprendre et notre relation humain/chien n’en sera que plus belle !
L’éducation positive prend nécessairement en compte ces signaux a contrario d’une éducation traditionnelle/coercitive qui peut forcer un chien à faire quelque chose contre son gré, sans même considérer la multitude de signaux envoyés et qui peut également le contraindre à terme à ne plus s’exprimer du tout et à être dans un état de stress et mal-être permanent.
En résumé, souvenons-nous qu’un chien a totalement le droit de s’exprimer, il a aussi le droit de dire « non » si l’humain en demande trop sans prendre en compte son état émotionnel à un instant précis.
Le chien est un être vivant qui doit être considéré à sa juste valeur, il essaye sans cesse de s’adapter à nous, à nos habitudes, à notre environnement… Rendons-lui la pareil en étant plus attentifs à ce qu’il nous transmet.
Alors, prêt( e) à mieux communiquer avec votre chien ? 😉
Sources :
- Livre « Les signaux d’apaisement » de Turid Rugaas
- Site internet « Chien Vie et Santé »
- Site internet « Vox Canis »
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