Témoignage de l'adoptante de Zéphyr adopté en 2020.
J’ai découvert les soins coopératifs avant l’arrivée de Zéphyr, mon petit WOF, via une amie qui les pratique assidument. Etant très soucieuse du bien être émotionnel de mes chiens, je pratique l’éducation positive et tente de leur donner, autant que possible la possibilité de faire des choix, de prendre en compte leurs demandes et leurs refus dans l’objectif de construire une solide relation de confiance… la pratique des soins coopératifs s’inscrit dans cette démarche. En avril 2020, j’ai profité du confinement pour suivre une formation en ligne (d’une durée de six semaines) en soins coopératifs/medical training.
Zéphyr est arrivé le 1er août 2020, c’était alors un chien plutôt, en demande de caresses et peu craintif du contact humain, mais il avait des réticences aux manipulations (pose du collier/harnais, brossage…), voire un refus total de certaines manipulations (impossible de lui toucher les pattes ou la queue sans qu’il grogne).
Trois semaines après son arrivée, nous avons commencé l’entraînement aux soins coopératifs : Zéphyr s’est avéré tout de suite très réceptif, il apprenait vite et semblait apprécier ces séances de travail. Dans un premier temps, il a appris différentes positions de consentement (allongé sur le côté, pattes avant posées sur une cible, menton sur un support…). On a également introduit la « porte de sortie » : un tapis sur lequel il peut se rendre à tout moment de la séance (sur sa propre initiative) pour demander une pause ou mettre fin à l’entraînement, en obtenant la même récompense que s’il avait consenti à une manipulation (en soins coopératifs, le consentement devant être un vrai choix de la part de l’animal, on encourage et on récompense aussi les refus).
Ensuite, des manipulations très légères ont été progressivement introduites afin de faire comprendre à Zéphyr que, dès qu’il quitte la position de consentement, on cesse les manipulations : il peut à tout moment mettre fin à l’action de l’humain sur lui. Le principe des soins coopératifs est que c’est le chien qui a la main, on respecte toujours son consentement *… c’est ce qui lui permet de s’engager de plus en plus loin dans des soins de plus en plus intrusifs ou désagréables.
A ce jour, avec Zéphyr, je n’utilise pas les soins coopératifs dans le cadre de soins prodigués par une tierce personne (vétérinaire, ostéopathe…), mais uniquement pour les manipulations courantes et en prévision d’éventuels soins à venir que j’aurais à faire moi-même (gouttes dans les yeux, les oreilles…), c’est avant tout un outil qui contribue à construire et renforcer la relation de confiance avec mes chiens.
Grâce au travail fait avec Zéphyr depuis son arrivée, les manipulations du quotidien se font plus sereinement et en toute sécurité, il est en confiance lors des soins car il les a associés à des moments agréables et non à de la contrainte, nos séances d’entraînement sont des moments de partage et de complicité.
Concrètement, à ce jour, je peux brosser Zéphyr entièrement (y compris la queue) avec sa totale coopération… c’est au point que, dès que je sors la brosse, il se met de lui-même en position « relax » (allongé sur le côté) l’air de dire « vas-y, je suis prêt ».
Zéphyr est calme et confiant lors du retrait de tiques, de la pose de pipettes antiparasitaires et de l’inspection de ses dents et de ses oreilles… tout cela sans aucune contention physique. Actuellement, nous travaillons la coupe des griffes qui nécessite une désensibilisation très progressive sur une longue durée, la manipulation des pattes restant encore assez compliquée pour Zéphyr (l’extrémité des pattes est une zone très sensible chez lui), mais on progresse à petit pas, toujours en respectant son rythme.
En résumé, même si la pratique des soins coopératifs nécessite de l’investissement en temps, de la patience, de la remise en question (pas toujours facile d’accepter que notre chien nous dise « non » ou « stop ») et beaucoup de bienveillance… et des friandises à foison !!! , c’est un formidable outil de communication qui a permis de mettre mon petit chien roumain en confiance (notamment en évitant d’avoir recours à de la contention physique dans certaines situations, ce qui peut être destructeur pour la relation chien-humain). Grâce à cela, nous partageons, lors de nos séances d’entraînement, des moments de complicité très particuliers et nous avons appris à mieux nous comprendre.
*il se peut que l’on soit amené à prodiguer des soins qui n’auraient pas été travaillés en soins coopératifs… dans ce cas, on procèdera de manière « classique », sans chercher la coopération et le consentement du chien (avec une contention physique ou chimique).
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